Lettre aux Syndicats de l’Ariège
Vendredi 30 septembre 2005
Réponse à la proposition de participation à la création d’un Collectif départemental ayant pour objectif le développement de l’emploi en Ariège.
Chers camarades,
Nous ne participerons pas le 6 octobre à la rencontre ayant pour but la création de ce collectif.
En effet, nous ne partageons pas le seul objectif de "développement de l’emploi en Ariège".
En ne mettant aucun critère au choix de ces emplois, à ce que l’on produit (fabrication de mines anti-personnelles ?…), à la façon dont on le produit, on conforterait le système capitaliste que nous sommes sensés combattre.
On peut aussi se poser la question de savoir où une "spirale" de "développement" mènerait l’ensemble de l’humanité (une croissance infinie est elle possible dans un monde fini ?).
Pour notre part, nous ne partirons pas en quête de patron. Nous envisageons au contraire la création d’entreprises autogérées répondant à une véritable utilité sociale, afin de créer des structures où la production se réalise sans la soumission.
D’autre part, il ne nous semble pas souhaitable de collaborer dans un même collectif avec ceux (les partis politiques) qui sont responsables de la casse industrielle et du démantèlement des services publics.
Est-il nécessaire de rappeler le rôle joué par la précédente majorité dans la mise en cause des emplois publics (privatisations à tout va, découpage de la SNCF, …) ainsi que le "laisser-faire" vis à vis des patrons-casseurs (Jospin à Renault Vilvorde, …).
Il serait naïf de croire qu’une petite cure d’opposition les aura changé.
De plus une telle structure fourre-tout, élargie aux "associations d’élus" est plus propice au consensus mou, si ce n’est à la collaboration de classe, qu’à une véritable démarche revendicative (nous n’avons rien à gagner à nous retrouver "coude à coude" avec des personnes qui n’ont pas les mêmes intérêts de classe que nous).
Qui plus est, le principe des Assemblées Générales décisionnaires ouvertes nous semble indispensable au fonctionnement de n’importe quelle structure.
Nous ne vous cacherons pas non plus notre crainte de voir, sous couvert de revendication, se dérouler de savantes manœuvres préélectorales.
Pour nous, ce n’est pas dans les urnes que se trouve la solution aux problèmes de la classe ouvrière.
On ne combattra pas le système avec les "armes" qu’il veut bien mettre à notre disposition.
La critique d’un système social n’a de sens que si l’on est capable de lui opposer concrètement une alternative crédible et viable.
Nous restons disponibles vis à vis de toute proposition d’action purement intersyndicale.
CNT 09