Suède : la lutte des classe se poursuit !
article à paraître dans le Combat syndicaliste de février
Suède : La lutte des classes se poursuit
Les camarades de la SAC luttent depuis l’année dernière contre une loi qui vise à modifier les modalités du droit de grève dans leur pays. Depuis les années 1990, la Suède est le laboratoire de la social démocratie capitaliste. Même si les droits civiques sont importants et que le pays connaît une relative prospérité économique, la question des conflits sur les lieux de travail semblent être actuellement au coeur des enjeux. Le projet de loi se nomme “l’obligation de paix” et réduit drastiquement le droit et les pratiques de la grève.
L’idée est d’interdire toute grève si une seule organisation syndicale a précédemment signé un accord avec les employeurs. Cela revient à rendre illégale toute pratique d’action syndicale directe et d’obliger les syndicats à passer d’abord par une “table des négociations”. De plus cela signifie que les syndicats pro patronat vont être totalement renforcés et dominants.
La loi stipule aussi qu’un groupe de salariés peut suffire à être représentatif pour signer des accords appliqués à tous les autres.
Les conséquences et les visées de cette loi sont claires, mettre fin au syndicalisme de combat et de lutte des classes.
Cette loi, d’après les camarades de la SAC, est une conséquence des grèves de Gothenburg en 2017. L’Union des Dockers de Suède avait alors mené une importante grève qui avait coûté des millions de dollars à l’entreprise. Mais plus largement ce projet s’inscrit dans l’histoire du libéralisme Suédois. Car si les méthodes de lutte sont rendues illégales, les syndicats qui portent ces modes d’action seront alors exclus voir criminalisés.
Pour la SAC, un tel projet de loi peut très bien intéresser d’autres gouvernements européens qui cherchent à “pacifier” leurs conflits sociaux. Si ce projet aboutit, il oblige les organisations syndicales comme la SAC à repenser leur positionnement. Dans un communiqué lors de leur congrès annuel un camarade a déclaré :
“Nous nous battrons toujours pour nos droits. Mais en fait, il peut-y avoir de la liberté à engager des actions sur nos lieux de travail en dehors de la loi. Si la loi ne nous protège plus, nous devons nous assurer qu’elle ne protège plus ni l’entreprise ni le patron. Pensez comme cela peut-être intéressant de ne plus avoir à faire avec le bureau de médiation professionnelle. Pensez comme il est plaisant de ne plus avoir à aller dans les cours de justice et de ne plus faire face à tous les obstacles que les politiques et les patrons savent dresser devant nous pour nous maintenir impuissants. Durant l’année qui vient, le droit de grève peut devenir de l’histoire ancienne, mais la grève doit vivre !”.
Pour aller plus loin :
Class war in Seden, Gabriel Kuhn and Micke Nordin, 4 janvier, counterpunch.org
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