Appel à la grève dans l’éducation le 22 mars
Nous relayons ici l’appel de la FTE
POUR LA DÉFENSE DES SERVICES PUBLICS CONTRE LA SÉLECTION À L’ENTRÉE DE L’UNIVERSITÉ CONTRE LA CASSE DES STATUTS DES PROFS DE LYCÉE CONTRE LEUR ÉCOLE DES ÉLITES TOUTES ET TOUS EN GRÈVE LE 22 MARS
Après les attaques du secteur privé, c’est au tour de la fonction publique de subir la politique régressive du gouvernement. Une attaque généralisée de la fonction publique Le gouvernement veut frapper vite et fort pour faire des économies sur le dos des travailleurs.ses et du service public. La baisse des salaires réels subie depuis des années par les fonctionnaires va continuer, notamment à cause du report de l’augmentation PPCR. L’objectif de suppression de 120000 postes de la fonction publique, associée à un recours massif aux contrats précaires et au cynique "plan de départs volontaires", devrait avoir des conséquences désastreuses, à la fois pour les travailleurs.ses de la fonction publique, mais aussi pour ses usagers, à commencer par les personnes les plus en difficultés. Dans l’Education, des milliers de postes vont être supprimés notamment à travers une baisse massive des postes aux concours dès cette année (moins 20% dans le secondaire et moins 10% dans le primaire). La CNT, qui appelait à la solidarité avec les travailleurs.ses du secteur privé lors de la lutte contre la Loi Travail, appelle cette fois à la solidarité pour la défense du secteur public. Ces attaques budgétaires devraient être suivies d’attaques contre le statut des fonctionnaires avec toujours le même argument d’"alignement du secteur privé et du secteur public". A la CNT, nous luttons pour un alignement des secteurs publics et privés, mais par un rééquilibrage vers le hau t. Le système scolaire réformé vers plus d’inégalités et de précarité A l’opposé d’un accès libre à l’université (et à toutes ses filières) défendu par la CNT, l’actuel système d’orientation des élèves (APB) est remplacé par une sélection des étudiant.es par les universités elles-mêmes dès l’entrée en Licence (dispositif "Parcoursup"). Il y a malheureusement peu de doutes sur les conséquences d’une telle réforme : orientation des étudiant.es vers des filières qui ne les intéressent pas du tout ; difficultés accrues pour les étudiant.es les plus pauvres de poursuivre des études longues (car maintenant que les universités peuvent décider de les orienter dans une filière à la condition qu’ils suivent des modules préliminaires pouvant durer jusqu’à un an, ce sera d’autant plus difficile de concilier formation universitaire et travail salarié pour payer leurs études, hausse conséquente des frais d’inscription ; polarisation des universités entre des universités "d’élite" qui recrutent les étudiant.es ayant le meilleur niveau scolaire et les autres universités dont les budgets devraient drastiquement diminuer. Une réforme du lycée et du baccalauréat en cohérence avec les évolutions universitaires Rien de mieux pour restreindre les libertés que d’en reporter la responsabilité sur les personnes elles- mêmes. Afin de faciliter cette nouvelle sélection par les universités, les lycéen.nes devront choisir dès la classe de première des options qui seront déterminantes pour leur avenir universitaire. Fini le "Je passe mon bac puis je verrai ce qui me plait". Désormais, les calculs stratégiques deviennent la norme : les lycéen.nes qui ne se sentent pas capables d’être sélectionné.es plus tard dans la filière qui leur plaît s’orienteront d’eux-même vers des options jugées moins prestigieuses. Evidemment, les lycées ne proposant pas tous la même offre de formation, le risque d’accroissement des inégalités de territoire est réel. Même si le gouvernement a récemment reculé sur certaines réformes (sauvegarde des filières dans la voie technologique et abandon de la semestrialisation par exemple), ces réformes qui visent à économiser risquent de nous coûter cher : alourdissement conséquent du temps passé à évaluer (avec notamment une partie du baccalauréat en contrôle continu et la création d’un oral au baccalauréat qui représenterait 170000 heures de passation), instabilité professionnelle concernant nos postes d’enseignement et possible remise en cause du statut d’enseignant actuel (chaque année, le nombre d’heures par discipline serait lié aux options choisies par les lycéen.es), changement de la population des lycées (avec la possible polarisation des lycées entre des lycées d’"élite" qui proposent des options "prestigieuses" et les autres, pour celles et ceux qui n’y ont pas accès. A l’opposé de cette orientation précoce et injuste, la CNT revendique le droit pour les lycéen.nes d’essayer, de se tromper, d’échouer, de prendre son temps pour choisir sa filière. La CNT Education se joint aux autres organisations syndicales pour créer une riposte d’ampleur. A la pseudo "cohésion nationale" du futur "service national universel", opposons leur la cohésion de tou.tes les travailleurs.ses.
Tous et toutes en grève dès le 22 Mars prochain !
Paris, le 1 8 mars 201 8
http://www.cnt-f.org/fte/2018/03/17...
Ici le préavis déposé qui couvre la semaine :
"Préavis de grève du lundi 19 mars au samedi 24 mars 2018
CNT-FTE
33 rue des Vignoles, 75020 Paris
le 9/03/2018
Objet : préavis de grève
Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale,
de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
110 rue de Grenelle,
75007 Paris
Notre fédération, régulièrement constituée et déclarée au niveau national, affiliée à la Confédération Nationale du Travail, dépose du lundi 19 mars au samedi 24 mars 2018, un préavis de grève concernant l’ensemble des personnels des établissements d’enseignement. Ce préavis doit permettre aux personnels de cesser le travail à tout moment pendant la période indiquée afin d’exiger l’abandon de la politique de casse du service public d’éducation, afin de protéger la scolarité de l’ensemble des élèves, et afin de se protéger de la répression hiérarchique.
En effet la Fédération des Travailleurs de l’Éducation de la CNT soutient les personnels qui se prononcent :
– contre la sélection à l’entrée de l’université ;
– contre une réforme des rythmes scolaires qui ne prend pas en compte les rythmes de travail et de vie des enfants et que l’état refuse de financer en laissant les collectivités locales assumer ;
– contre les suppressions d’emplois et de postes ;
– contre la remise en cause de la liberté pédagogique et l’obligation de soumettre les élèves à des pratiques anti-pédagogiques dans le premier degré (évaluations nationales, livret personnel de compétences) ;
– contre la précarité et toutes ses déclinaisons (CDI, CDD, CAE/CAV, CUI, EAP) ;
– contre le travail gratuit de la journée de « solidarité » ;
– contre toute remise en cause du droit de grève et des droits syndicaux ;
– contre la répression syndicale ;
– contre la mise en place des EPEP dans les établissements du premier degré
– contre la rupture de la scolarité d’élèves du fait de la politique d’immigration du gouvernement qui conduit notamment certains élèves et leurs familles à des situations de mal logement ou d’absence de logement, contre les perturbations du fonctionnement des établissements scolaires
par l’intrusion de forces de police à la recherche d’élèves « sans-papiers » ainsi que contre les pressions hiérarchiques et les sanctions envers les personnels engagés dans la défense des élèves « sans-papiers », avec notamment la multiplication de sanctions administratives ;
– contre le fichage des enfants à travers « Base-élèves », la version numérique du livret personnel de compétences et l’ensemble des fichiers de gestion et de notation des élèves ;
– contre les DHG dans les établissements du second degré, (suppressions des heures postes et multiplication des heures supplémentaires) ;
– contre la caporalisation et la hiérarchisation (projets de décrets étendant les pouvoirs des chefs d’établissement, conseils pédagogiques), et contre toutes les pressions hiérarchiques ;
– contre la dégradation des conditions de travail et de formation ;
– contre les conditions de remplacement à l’interne dans les établissements du second degré ;
– contre les attaques contre les personnels TOS ;
– contre la loi d’autonomie des universités, la dégradation du statut des enseignants-chercheurs, la masterisation (recrutement et formation des enseignants) ;
– contre la mise en place des préfets d’études et l’ensemble du dispositif ECLAIR ;
– contre les attaques des systèmes de solidarité, les primes « au mérite » et l’individualisation des salaires ;
– contre toutes les attaques au Code du Travail.
La Fédération des Travailleurs de l’Éducation de la CNT soutient les personnels qui se prononcent :
– pour un service public d’éducation de qualité ;
– pour des embauches de personnels statutaires pour répondre aux besoins des établissements et la titularisation de tous les travailleurs et travailleuses précaires de l’éducation nationale ;
– pour une totale liberté pédagogique ;
– pour une revalorisation salariale ainsi qu’une amélioration des conditions de départ à la retraite pour tous.
Afin d’éviter toute ambiguïté ou pression sur les personnels grévistes, nous vous demandons avec insistance de transmettre ce préavis à l’ensemble des Recteurs d’Académie.
Veuillez recevoir nos salutations syndicalistes,
Pour la FTE CNT, le secrétaire,
Alain Dervin"
voir en ligne :
http://www.cnt-f.org/fte/2018/03/17...