Lettre ouverte aux parents
Dimanche 3 avril 2005
Dès qu’ils refusent le système de compétition hérité du système ultra-libéral, les lycéens sont considérés comme "déviants". Aujourd’hui ils refusent la loi Fillon, mais leur mouvement est plus globalement un symptôme de leur mal être. Pourtant, ils font preuve d’une grande maturité dans leur façon de mener la lutte : autonomie, non-violence, autogestion, pertinence et responsabilité.
L’administration, elle, a réagi violemment : menaces d’exclusion, d’amendes aux parents (750 euros !), incitation à la violence... Elle refuse le dialogue, tout en professant des leçons de "démocratie". Dans cette mascarade, leurs appels à la "citoyenneté" camouflent à peine leurs manœuvres pour étouffer le mouvement. En Ariège, ils sont pourtant les seuls qu’on a vus faire preuve de violence.
Il appartient à chacun de nous de faire un peu tomber les barrières des rôles (parent, pion, prof, femme de ménage...). Aux côtés des lycéens, nous pouvons revendiquer une autre école que celle de la performance et de la compétition, c’est alors faire le choix d’un autre modèle de société.
Bien entendu, on peut s’inquiéter pour le futur immédiat de nos enfants, pour les examens, mais écoutons-les, c’est pour tout leur avenir qu’ils luttent.
L’école nous appartient, soutenons les lycéens.